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Mon cousin le fasciste – Philippe Pujol

By 16/10/2019 No Comments
En octobre 2010, le Front National dans une stratégie de “normalisation” idéologique écarte plusieurs militants proches des courants les plus extrémistes qui traversent le parti. Parmi eux, Yvan Benedetti est traduit devant la commission de discipline du mouvement pour cause de double appartenance au Front National et à L’Œuvre française, un groupuscule nationaliste extrême. Cet homme, au trouble passé, représentant d’une frange fasciste affirmée gommée par l’opération de communication du Front National, n’est autre que le cousin germain, à peine plus âgé, du journaliste prix Albert Londres, Philippe Pujol. Grand reporter, spécialiste des quartiers nord et de cette fabrique du monstre à l’œuvre dans ces cités, l’auteur s’interroge sur les destins croisés et pourtant opposés, dans une mise en regard fascinante. Il dresse le portrait de son double en négatif et tente au-delà des caricatures de dépeindre un fascisme plus contemporain qu’il n’y paraît. Dans un studio surchauffé parisien, autour d’une stèle de l’OAS, dans les pas des processions de la phalange en Espagne ou encore lors d’un rassemblement sur la tombe du Maréchal Pétain sur l’île d’Yeu, en reporter, Philippe Pujol, sonde l’âme rance et familière d’une idéologie française.
Prix Albert-Londres en 2014 pour ses articles ” Quartiers shit ” parus dans La Marseillaise, Philippe Pujol, 42 ans, a signé en 2016 La Fabrique du monstre aux éditions Les Arènes, succès critique et public. Il est également journaliste pour le site d’information en ligne suisse sept.info.
” Dix ans d’écart. Je n’ai aucun souvenir de l’été où il a choppé le virus du fascisme. Cas unique dans la famille, il n’a d’ailleurs depuis contaminé personne. On me l’a vaguement raconté, c’était au retour d’un camp scout, à ses quatorze ans, il chantait des hymnes militaires sous la douche et partait marcher des heures en treillis dans la montagne ; tout le monde se marrait. Il ne s’est depuis jamais arrêté de chanter ni de marcher. Vers son destin, le cœur léger. Son idéologie n’était pas mûre mais il en avait défini les bases : eux contre nous. Restait à bien situer les deux camps et à penser le plan de bataille. “
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