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La chimie et l’art-le génie au service de l’homme

By 26/02/2019 No Comments

Quel étrange rapprochement pourraient dire l’amateur de tableaux ou de sculpture, le mélomane encore davantage, au vu de ces deux mots. Qu’on leur laisse donc le plaisir de l’émotion de l’oeuvre sans l’encombrer du voisinage d’une science, d’une technique, qui ne leur ont pas forcément laissé le meilleur souvenir.

Ce livre, issu d’un colloque entre artistes et chimistes, parrainé par la Fondation de la Maison de la Chimie, témoigne en fait de l’importance de ces deux mots pris ensemble. Car avant l’émotion, avant l’existence, l’oeuvre d’art n’est que matière – le bois du violon, le pigment de la couleur, la substance de la sculpture. Et voilà qui met l’artiste – et non plus l’amateur ou le mélomane – dans sa vraie situation : le médiateur qui, de la matière brute, grâce à son travail, crée l’oeuvre. La prise de conscience de cette réalité transforme notre regard sur l’artiste, car s’il se veut maître de la matière, il est préférable qu’il la comprenne, qu’il sache prévoir ses comportements devant ses efforts et… voilà qu’on retrouve la chimie puis, dans le même mouvement, le chimiste avec sa capacité de prédiction des transformations de la matière, la puissance de ses analyses.

Comme un pas de deux davantage que comme un dialogue, les auteurs se dévoilent soit artistes soit chimistes. Les premiers se fascinent pour le jeu des transformations que leur pinceau ou qu’une opération de brutal mélange d’espèces peuvent produire, ou encore s’émerveillent de cette myriade de matériaux (les matières plastiques) que personne ne connaissait avant eux – puisqu’ils viennent d’être sortis des laboratoires de chimie – et s’étonnent des nouveaux objets, des nouvelles oeuvres, qu’en tire leur art. Les autres se font enquêteurs et démasquent derrière les fards égyptiens le souci de la prophylaxie des yeux, restaurent au-delà de leur aspect actuel la réalité des bronzes antiques, admirent les performances de l’empirisme des artistes de l’Antiquité lorsqu’ils osent des transformations thermiques qui conduisent au verre, à la faïence. Et puis il y a la couleur ! Merveille de la perception humaine qui est aussi un grand acquis de la science moderne et particulièrement de la chimie qui en comprend la gamme des variations que leur apporte le vieillissement.

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