Des vies en rouge – Militants, cadres et dirigeants du PCF (1944-1981) – Paul Boulland
« Parler de mon père c’est parler du Parti. L’inverse n’est pas vrai. »
Cette belle formule de Bernard Ruhaud, extraite de son récit autobiographique La première vie, a longtemps accompagné mes recherches sur le communisme.
Pour son auteur, elle prélude à une critique amère du Parti communiste français, jugé « indigne » des hommes et des femmes qui lui ont donné corps et l’ont fait vivre.
Tel ne sera pas mon propos. Mais ces mots, à travers le constat qu’ils expriment et les représentations qui le sous-tendent, offrent une excellente illustration des questions que souhaite aborder le présent ouvrage.
De fait, « parler du Parti » c’est le plus souvent évoquer une entité anthropomorphisée, dotée d’une volonté ou d’une pensée, en se limitant au mieux à ses principaux dirigeants ou à quelques figures éminentes.
S’il ne pourra pas toujours échapper à ces facilités d’énonciation, ce livre cherchera avant tout à éclairer l’histoire du communisme français à partir de l’histoire sociale de ses militants, de ses cadres et de ses dirigeants.