Éric Marty – Le Cœur de la jeune chinoise
La mauvaise conscience n’explique pas toujours les brusques réveils. Politzer avait peut-être tout simplement envie de pisser. Et puis, il y avait autre chose. D’un peu étrange. Une désagréable sensation de mouillé qui collait la jambe de son pantalon de pyjama à sa jambe réelle. Comme c’était bizarre, puisqu’en fait il dormait nu…
Mais c’était encore la nuit, avec les innombrables quiproquos de la nuit. Ce goût amer au fond de la bouche, la langue épaissie par le sommeil. Et cette fois-ci, plus que l’âcreté ou l’amertume. Mais quoi… ?
Najla qui était là, chaude, douce, un peu vache, et qui se foutrait de sa gueule si elle découvrait… il ne se rappelait plus trop, quelque chose du rêve qu’il venait de faire, sans doute.
Le drap semblait humide. Une semaine auparavant, ils avaient très longtemps fait l’amour dans l’obscurité. Et le matin, au réveil, ils avaient découvert, étonnés, sur les draps blancs le mélange rosâtre de jouissance et de sang qui avait coulé de son sexe pendant la nuit. Une sorte de belle grande tache abstraite..