Giorgio Faletti – Seuls les innocents n’ont pas d’alibi
D’une maniere ou d’une autre, on est tous des rescapes. Francesco Marcona, alias Bravo, n’est pas a proprement parler un enfant de choeur. Au volant de sa vieille Austin Mini, ce voyou ambitieux au physique de jeune premier ecume chaque nuit en loup solitaire tout ce que le Milan de la fin des annees 1970 compte de lieux interlopes, autant pour y prendre du bon temps que pour y faire prosperer ses affaires. Son creneau ? Le commerce des femmes. “Proxenete haut de gamme” a l’impressionnant carnet d’adresses, Bravo se propose de gerer au mieux les interets de ses protegees, de jeunes beautes avides d’argent, en les mettant en relation avec des hommes riches en quete d’aventures sexuelles. D’aventures sexuelles, Bravo, lui, n’a guere le loisir d’en avoir. Et quand bien meme il le souhaiterait, il ne le pourrait pas. Car Bravo a un signe – tres – particulier : il n’a pas de sexe. Ou, plus precisement, il n’a plus de sexe depuis que, quelques annees plus tot, il a ete chatie au couteau, ses attributs virils sacrifies sur l’autel de mysterieuses represailles… Mais l’abstinence sexuelle, qu’elle soit volontaire ou contrainte, n’empeche pas les sentiments. Aussi, lorsque le hasard place sur sa route Carla, prete a vendre ses charmes pour s’offrir une vie meilleure, Bravo tombe-t-il aussitot eperdument amoureux. Un coup de foudre, bientot suivi de coups de feu, qui pourraient bien lui faire perdre ce qui lui reste de peau. .